vendredi 12 décembre 2008

La comedia del Nain

C'est non sans une certaine émotion que nous avons donc repris l'Eurostar hier soir après 3 mois d'absence (c'est la faute au feu qui a cramé le tunnel). D'autant plus que la compagnie de Mari a la gentillesse de nous offrir le billet AR en Business et ça, pour tout le monde. Même pour Nain.

"Veinards!" me direz-vous.

Haaaaa, oui!! La Business en Eurostar... On pense lounge cosy avec boissons gratos, apéro servi sur petits napperons blancs, plateau repas servi à table avec plat CHAUD et vin à gogo, personnel de bord accueillant et souriant, voyageurs de grande classe le Blackberry toujours greffé sur le lobe de l'oreille. Sur le papier, c'est le pied intégral.

C'est sans compter sur les familles qui ont l'audace de voyager dans le même wagon des soi-disant businessmen... Oui. Nous. Car en plus des petits canapés, Mari, Nain et moi, quand on voyage en Business, on fait profiter aux autres voyageurs notre joyeuse vie de famille ponctuée de "ssshhhhhhhuuuuuut", "Popo! Popo!", "Arrrrrêêêêêteu de courir dans le couloir"!!

Un dîner spectacle en 3 actes.

Acte 1. L'entrée sur Scène
Pour plus de facilité, Mari réserve toujours un carré pour nous 3.

4 places pour une famille de 3, il reste toujours 1 place de dispo pour un heureux gagnant. Ha, si vous imaginiez la tête du malheureux qui, confortablement installé dans LE carré, rêvant par la fenêtre, voit débarquer notre petite famille... Les sentiments plus intenses animent son visage cerné : la surprise, puis l'angoisse, enfin la panique se lit sur son visage. Le gars, en même pas 10 secondes, il imagine déjà toutes les atrocités sonores que Nain va lui faire subir.

L'homme soulève la tête et cherche désespérément du regard un stewart qui pourra le sortir de ce piège et lui proposer une place libre ASSEZ éloignée de nous...

Trop taaaaaard! Mari s'est déjà installé à côté de lui avec son plus beau sourire. Le sourire du "T'es coincé mon gars. A moins de passer pour un homme cruel et marmot-phobe, tu vas devoir passer tes 2h40 prochaines heures avec nous!! Tu vas a-do-rer!".

Résigné, l'homme se recale donc dans son siège et plonge la tête illico dans sa sacoche à la recherche d'un journal libérateur et suffisemment chiant pour lui faire oublier notre présence.

Acte 2. L'entracte Plateau-repas
Gling gling. Haa, le chariot bourré de boissons et autres clapiotes arrive.
2 jus de tomates pour les parents, 1 jus de pomme pour Nain et un whisky sec pour notre "invité".

Stewart : "Et le petit? Il va prendre un plateau?"

Mari-zaza en coeur : "Ouiii, bien sûr!! Une salade au céleri, du boeuf braisé avec des endives et un gâteau au gingembre, vous ne pouviez pas lui faire plus plaisir!!"

Et vlan, Nain repousse tout d'un geste ferme et entame les premières gammes pour chauffer sa voix... Peu mécontents de faire fi sur nos principes d'éducation ("Tu vas manger ce qu'il y a dans ton assiette!!", "T'as intérêt à TOUT finir!") sous prétexte de ne pas déranger nos compagnons de voyage, on dégaine le pain complet, la motte de beurre et zou, le tout dans le gosier d'un Nain transi.

Nain nage dans le bonheur, car il sait que le moment d'entrer en scène arrive.

Jouant sur la double culpabilité de ses parents (celle d'être de pathétiques éducateurs et celle de perturber la tranquillité de voyageurs peu affables), le seuil des "100 minutes assis sans bouger" étant largement dépassé, il sait que le Moment est venu.

Celui de foutre les boules à ses parents....

Acte 3. le Final
S'extirpant sans difficulté de son siège, Nain recouvre enfin l'usage de ses membres et de ses cordes vocales. Et nous aussi.
Nain court? Nous lui courons après! Nain crie? Nous crions encore plus fort pour qu'il se taise! Nain veut ouvrir la porte? Nous faisons valser la porte automatique dans un mouvement incessant de psscchh-psscchh. Nain se cache sous le siège des voisins? Nous nous aplatissons pour aller le récupérer. Nain veut aller aux toilettes? Hurrey, nous en profitons pour faire de même!
Haa, quoi de plus attendrissant que le va-et-vient d'un enfant dans le couloir, ses parents stressés à ses basques qui font au final encore plus de tapage que leur propre progéniture??

Alors oui bien sûr, nous ne sommes pas des monstres égoïstes et nous avons déjà passé nos voyages dans le sas ou à la cafette à tour de rôle pour ne pas "déranger" les autres voyageurs.

Et c'est à ce moment que toutes nos parades deviennent illogiques : nous nous auto-punissons d'avoir un enfant qui ne se comporte toujours pas comme un adulte, on préfère se cacher que d'avoir à subir les regards désapprobateurs des autres voyageurs, nous baffouons notre légendaire patience, la base même de toute éducation, pour ne pas atteindre écorner le Seuil de Tolérance des autres. En 2h30 de trajet, on arrive à faire tout le contraire qu'à la maison!

L'arrivée en gare est un véritable soulagement et on laisse généreusement descendre les businessman en premier, pressés sûrement de retrouver leurs familles!!!

Le seul qui est resté zen au final, c'est Nain. Car Nain, le regard des autres, il en a rien mais alors rien-à-branler.

On devrait surement faire pareil.

vendredi 28 novembre 2008

Licence to Kill for real

Oyé, Oyé!! Votre attention chers lecteurs!

Stoppez net toute activité et arrêtez un court instant de... Ah merde, comment on dit déjà?... Ah oui! de "travayer"! De toute, façon, comme nous sommes déjà vendredi et que vous rentrez de votre pause déjeuner, je me doute bien que ça doit bosser à 40% de vos capacités.

J'ai une GRANDE nouvelle à vous annoncer.... OUI! Je viens juste de recevoir le document tant attendu, celui qui me permettra de franchir l'étape n°2 de mon processus "je-passe-mon-permis-de-conduire-à-33-ans". Le voici in real:


Bon alors on se calme, ce n'est qu'un permis de conduire provisoire. Hyper simple à se procurer, il suffit juste d'envoyer votre passeport original, votre photo certifiée et toute la paperasse qui va avec à la DVLA et hop, en 1 semaine, c'est torché. Enfin, ca serait pas mal qu'ils me renvoient mon passeport, parce que si c'est pour me retrouver sans-papiers, avec ma tronche colorée à la sauce soja, c'est pas génial.

Bref, je vous explique le truc : en Angleterre, contrairement à la France, les boulets qui passent leur permis ne sont pas obligés de prendre des cours via une auto-école.

Pas de 20h00 minimum enfermé dans une voiture avec un intructeur désabusé.

Pas de frais de cours de conduite démesurément élevés (oui, parce que pour un peu qu'on soit une grosse quiche comme moi, faut plutôt taper dans le 35h00 de cours minimum).

Pas de "tous les instructeurs sont bookés jusqu'au mois de mai et les seuls horaires dispos sont le samedi matin à 7h00".

Vous l'aurez compris, n'importe qui peu m'apprendre à conduire, il fallait juste que j'obtienne ce document pour avoir l'autorisation de prendre le contrôle une VRAIE voiture, sans avoir pris la peine d'ouvrir le code de la route. En clair, il s'agit d'un permis de conduire sans permis de conduire.

Vous me suivez toujours?

Bon, ce dont j'ai besoin maintenant, c'est d'une âme charitable qui veuille bien sacrifier son temps libre pour m'apprendre à conduire. Parce qu'étonnemment, Mari refuse net de m'aider. Y veut pas. Y fait chier. (Je sais. Je me répète).

Il suffit juste que mon "instructeur" remplisse quelques conditions toutes simplissimes:

1. Avoir plus de 21 ans (âge légal pour picoler en Angleterre. Absurde.). 2. Avoir un permis de conduire obtenu dans un des pays de la CEE (La France en fait partie...) et ce, depuis plus de 3 ans (facile quand on a 33 ans, on est entouré que d'adultes responsables avec permis de conduire, rapport aux marmots à emmener à l'école).

Conditions auxquelles j'ajouterai par mesure de sécurité :

1. Ne pas être eptileptique ou atteind de la maladie d'alzheimer. 2. Avoir une TRES solide assurance voiture tous risques. 3. Bien vérifier que je n'ai pas picolé avant de prendre le volant.

Heu alors?... Des volontaires???

lundi 24 novembre 2008

Quand les hommes font des cadeaux...

Une grosse semaine s'est passée depuis mon dernier article, car, impatiente de recevoir mon cadeau d'anniversaire de la part de Mari, j'en ai complètement oublié mon blog.

Ben j'ai pas été déçue....

En gros, la télé écran plasma : Niet. Le I-phone : Niet. Le chachat : Nietniet. Et comme j'ai refusé d'avoir une montre, j'ai donc laissé Mari dans un total désarroi. Mais avec une totale liberté, têêêêllle a été mon erreur!! Car au final, je vous dévoile la trouvaille de Mari pour mon anniversaire :



Je cherche une légende appropriée mais j'ai toujours pas trouvé...

"Merde, j'ai oublié mon savon"
"Faudra que je pense à lancer une lessive en rentrant à la maison"
"Où ai-je bien pu mettre ma serviette de bain?"
"Si un poisson me touche, je hurle hein!"
"Le sexe ne m'intéresse pas du tout"

Bref, Mari a passé son samedi AM au téléphone pour acquérir cette toile qui a, certes, été peinte par un artiste vietnamien que nous connaissons vu que c'est lui qui a réalisé notre faire-part de mariage.

Mari : "C'est bon."

Zaza : "Quoi c'est bon? T'as acheté la télé de mes rêves??? Ca y est??!"

Mari : "Naaaan, tu es l'heureuse propriétaire du tableau que je t'ai montré!"

Zaza : "Heeuuuu... c'est PAS DU TOUT ce que j'avais demandé!"

Mari : "Tu m'as dit que ce tableau te plaisait..."

Zaza : "Ben je t'ai dit que la télé aussi me plaisait mais tu l'as pas acheté pour autant!"

Mari : "Tu verras, ça fera très joli dans notre chambre, je vois bien cette toile en face de notre lit (ndz : la toile qui fait 50cmx70cm)!"

Zaza : "Moi, j'voyais plutôt une télé en face de notre lit"

Mari : "La télé dans la chambre, c'est la mort du couple!"

Zaza : "Ha ouais? Parce qu'une nana à poil, chaloupée comme une déesse en face de notre lit, c'est pas la mort du couple? Notre chambre ressemble à un lupanar tellement il y a de tableaux de femmes nues"

Mari : "Non, non. Moi j'aime bien."


Alors là Mari, il a com-plè-te-ment craqué. Je viens certes de perdre quelques kilos superflus mais j'arriverai jamais à être goalée pareil. J'ai pas la même morphologie. C'est pour ça.

Me voilà donc propriétaire de ce très joli tableau mais je sens que je vais devoir surveiller Mari du coin de l'oeil avant d'aller faire dodo car il va forcément avoir des pensées cochonnes.

Enfin, je ne me plains pas car il avait également hésité à acheter celui-là :

Mari, il est chaud comme une Barack à frites...
("Mais non! me direz-vous, les frites, c'est McCain!")
OK j'arrête...

lundi 17 novembre 2008

Age christique

Comme vous le savez, j'ai une certaine tendance à ne pas me souvenir des anniversaires... sauf le mien... Comme tous les ans, celui-ci tombe un 8 novembre (ouais, comme Alain Delon...) et ça fait 33 ans que ça dure.

J'ai donc décidé d'organiser une petite fête à la maison pour célébrer mon âge "christique" avec notre joyeuse bande londonienne. Mélangez des couples avec enfants et des alcoolos notoires célibataires, vous finirez toujours par vous retrouver avec ces derniers en train de chanter du Sardou à 4h00 du matin, oubliant totalement qu'il ne vous reste plus que 3h00 de sommeil.

Oui, car malgré la musique à fond, le brouhaha et les toilettes juste à côté de sa chambre, Nain dort. Comme une masse. Et rien ne peut le réveiller, même pas le martèlement des talons entamant une bourrée auvergnate au dessus de sa tête.

Et comme chaque année, j'ai été très gâtée. Que des trucs de filles : un ensemble coquin la Senza (je dis coquin car il est impossible de garder la culotte plus de 5 minutes rapport au surprenant endroit de la couture principale....), des cours de Sushi et un relooking complet-intégral-ravalage-de-facade chez New-id. Ces cadeaux pourront étonner mes proches qui m'ont toujours connue fagotée comme une ado avec la même coupe de cheveux depuis des années mais voyez-vous, j'ai décidé cette année de demander des trucs que je ne me serai jamais permise de m'offrir toute seule.

Oui, il est bien fini le temps où je n'osais pas dévoiler mes envies les plus folles pour Noël ou mon anniversaire. A chaque question "qu'est-ce qui te ferait plaisir?", je répondais toujours "Rien, rien, rien. Je n'ai besoin de rien, seule votre présence me suffira". Alors que c'est to-ta-le-ment faux. J'ai plein d'idées de cadeaux pour moi mais je n'ose jamais les demander... contrairement aux enfants qui sont capables de vous fournir une liste exhaustive et détaillée des cadeaux qui les font rêver avec comparaison des fournisseurs à l'appui...

Il n'y a qu'avec Mari que j'ose car je sais que son unique but dans la vie est de me satisfaire (brave homme...) mais ses souhaits ne correspondent pas forcément aux miens...

Mari : "Tu veux quoi pour ton anniversaire?"

Zaza : "Une télé. Une grosse."

Mari : "On a déjà une télé et elle marche très bien!"

Zaza : "Naaaaaan!! Notre télé fait trembler les murs dès qu'il y a trop de basses!! JE VEUX une nouvelle télé toute plate, 100 pouces minimum avec le sound system!!"

Mari : "Pas question. Tu veux pas autre chose?"

Zaza : "Un IPhone."

Mari : "Ecoute, tu viens juste de renouveler ton abonnement chez Orange pour avoir un nouveau téléphone, je ne vais donc pas payer 2 abonnements pour te voir scotchée à un écran".

Zaza : "JE VEUX un Iphone pour lire mes mails quand je veux et faire des petits jeux"

Mari : "Pas question. T'as pas une autre idée?"

Zaza : "Un petit chat. Un vrai qui fasse miaou et des câlins"

Mari : "Tant que je serais en vie, pas un animal ne franchira le seuil de notre maison!"

Zaza : "JE VEUX un piti CHAT qui me fasse des ronrons dans le cou quand je regarderai un film sur notre nouvelle télé ou sur mon nouveau Iphone!!!

Mari : "Tu crois encore au Père Noël toi... Ecoute, pour ton anniversaire, je pensais t'offrir une belle montre Dior..."

Zaza : "Je crois plus au Père Noël, j'ai 33 ans quand même... Le truc, c'est que... JE VEUX PAS de montre!! Tu m'en as déjà offerte une l'année dernière qui est déjà rayée. C'est suffisamment pénible de la porter en faisant gaffe de pas l'abîmer ou l'inonder quand je fais la vaisselle ou quand je donne le bain à Nain."

Mari : "Ben je veux quand même t'offrir une montre!"

Résultat : Mari m'a toujours pas fait de cadeaux. Les hommes se plaignent que les femmes ne savent jamais ce qu'elles veulent, mais quand nous sommes plus que limpides sur le sujet, c'est eux qui comprennent pas et qui se défilent...

Sauf le Père Noël bien sûr...

mardi 11 novembre 2008

Même pas peur!

Ici, à Londres, on ne rigole pas avec Halloween. Mais alors pas du tout.

Je fus assez surprise la première année de voir défiler devant ma porte des gamins hystériques, déguisés n'importe comment, sonnant comme des malades sur ma sonnette.

"Trick or Treat!!" me postillonaient-ils à la figure en agitant des sacs remplis de cochonneries.

"Dites donc les mouflets, c'est une heure pour traîner seuls dans la rue et sonner chez des inconnus pour leur demander des bonbecs? Avec tous les détraqués qui rôdent dans le coin c'est pas très prudent! Et c'est quoi ces tenues immondes?" Et vlan, je refermais la porte en ravalant mon envie de leur filer un gros coup de pied au derrière.

On m'a expliqué ensuite que c'était une tradition, que c'était bien vu de redécorer mes fenêtres de toiles d'araignées. Bref, c'était comme ça et pas mal de gens du quartier se prêtent au jeu.

L'année suivante, j'avais quand même préparé le coup en allant remplir un sac de bonbons chez Woolworths pour satisfaire les zozos du quartier, sachant que le surplus allait évidemment atterrir dans mon estomac.

Mais cette année, j'ai fait participer Nain. J'ai décidé qu'il était temps de lui faire découvrir cette joyeuse tradition en le déguisant du mieux que je pouvais. Nous sommes donc allés démarcher les magnifiques maisons de Elgin Crescent pour remplir nos poches de sucreries et alimenter nos caries.

Je vous donne un aperçu de Nain dans sa plus belle composition...

Promesse tenue....

vendredi 31 octobre 2008

L'ami des bêtes

Dédié à feu Pluto

On dit souvent à juste titre que le chien est le meilleur ami de l'homme.

J'aurais bien voulu que Nain ait un animal de compagnie mais Mari, cet homme cruel et sans coeur, refuse d'avoir des animaux à la maison. Il aime pas ça. Sauf chez autres... Ainsi, dépourvu de compagnon de jeu à quatres pattes, Nain a jeté son dévolu sur... une Dinde... Oui. Moi. Sa propre mère.

Ha ha! Vous pensiez que j'allais tomber dans l'analogie primaire qui consiste à comparer un enfant à un chien?? Et bien non, je déteste la facilité. Alors oui bien sûr, un chien comme un enfant, ça vous suit partout, il faut le sortir au moins 2 fois par jour, on ne peut pas le laisser seul tout un week-end à la maison, ça a peur des feux d'artifice, ça n'obéit jamais et ça a une vague notion de la propreté. Mais il ne faut pas oublier qu'un chien, on peut l'attacher à une laisse et lui coller une muselière sur le bec pour l'empêcher d'aboyer, alors qu'un enfant, on ne peut pas lui faire ça : ça porterait atteinte à sa dignité humaine.

C'est con hein?

Bref, comme vous avez pu le constater, Nain maîtrise parfaitement la trotinette et fait maintenant tous ses trajets sur ce satané engin. Au Diable la poussette et les voyages moites dans les transports en commun, Nain file, vole (se vautre pas mal aussi...) et rien ne l'arrête (de toute façon, il ne sait pas freiner).

Mais faire de la trotinette tout seul, c'est pas rigolo. Ce qu'il trouve vraiment marrant, c'est de faire courir la bonne poire qui se trouve derrière. Moi.

Nain : "Allez Maman!! Cours!!

Docile, j'entame un petit trot élégant. Sans-for-cer.

Nain : "Allez, plus vite Maman!!"

Et merde, pourquoi a-t'il fallu que je fasse des courses avant? Et moi, dinde à souhait, me voilà à taper un sprint avec les sacs de courses bourrés à craquer au bout de chaque bras. Je vous raconte pas la dégaine et la tête des passants qui s'écartent de notre chemin...

Nain : "Oui, c'est bien!! Plus vite!! Youhou!!"

Il me prend pour son clebs. C'est super humiliant et j'ai même pas droit à une pause pipi.

Je pourrais le laisser fuser jusqu'à la maison et garder mon rhytme pépère, mais MOI, je sais qu'au bout de la rue se trouve toujours une route, et que sur la route, se trouve des voitures. Et comme Nain a tendance à rouler en regardant derrière lui si sa mère le suit, il faut que je pique le 100 mètres à toute blinde pour le dépasser. Et à raison d'un paquet de cigarette par jour, ça demande un certain panache!

Donc, si je ne veux pas m'écrouler comme une quiche au milieu de la rue, il faut à tout prix que je fasse le forcing auprès de Mari pour avoir un chien à Noël. Un vrai.

Ainsi, Nain aura un animal à sa disposition pour satisfaire ses quatre volontés et ses nombreux délires, et comme je serai bien obligée de tenir le toutou en laisse, ça choquera peut-être moins si je fais la même chose avec Nain...

Non? Pfff...

vendredi 17 octobre 2008

Des sub primes aux No Primes

A moins d'être totalement coupé du monde et de vivre dans un cabanon au fond de la Forêt, on ne peut pas échapper à la crise qui secoue le monde financier. On a d'ailleurs eu la gentillesse de m'expliquer l'affaire grâce une ravissante analogie avec Ginette et sa buvette à vin dans le Pas-de-Calais.

Comme vous le savez, Mari travaille dans la Finance, dans le Hedge Funds. Mieux que ça : dans le Fonds de Hedge Funds. Ca en jette un max, c'est beau et surtout, j'y comprend rien. Vivre dans la totale ignorance me procure une joie intense et je tapote distraitement le dos de Mari pour le consoler pendant ses multiples périodes de stress .

Oui, cette crise mondiale le stresse et c'est bien légitime. Je lui tapote donc le dos encore plus que d'habitude et je lui ai prévu une petite escapade dans la campagne anglaise. Faut que je le soigne mon poulain, ma petite poule aux oeufs d'or, ma corne d'abondance... Je le cajole, le rassure, vante ses mérites et ma pâme au bord de l'évanouissement devant tant de virilité : "Il est krê beau mon mari! Il est aussi krê intelligent et krê malin!"

N'allez pas croire que je fais tout cela par bonté d'âme et par solidarité empathique (Grand Frère me ressasse dès qu'il le peut que je suis une ordure! Ppff....).

Moi, mon stress, je le vis sur le terrain, au jour le jour : la montagne de linge, la vaisselle qui s'accumule, l'ampoule du couloir qui a grillé, le désordre sans fin, le dry cleaner qui arrive à la bourre, un nombre étonnant de chaussettes orphelines, le ticket promo de chez Tesco périmé, la poussette qui perd une roue, la dead-line du "y'a plus de PQ" à ne jamais franchir etc... Oui, à mon échelle, dans mon micro-monde, n'importe quel détail peut prendre de l'importance. Ca maintient mon rhytme cardiaque.

Or, Mari, s'il me fait un craquage, c'est tout mon petit monde qui s'écroule : couic-couic le shopping, couic-couic les dîners, couic-couic la femme de ménage, couic-couic la crèche, couic-couic les vacances au soleil, couic-couic le PQ 4 feuilles a l'aloe-vera...

Et surtout, si ça continue encore longtemps, le pire va arriver.

Le pire, c'est ce sujet tabou entre mères au foyer, celui qui nous donne des frissons et nous terrifie, celui qui va nous éloigner de notre divine progéniture et nous arracher à notre baby-cook... Oui, vous l'avez compris, si ça continue comme ça... il va falloir que je me trouve... un TRAVAIL. Holalalalala.....

Heureusement, maintenant que j'ai perdu 6 kilos, que je vais me doter d'un permis de conduire et que je me suis procurée des soutien-gorges rembourrés, je vais forcément faire un effet boeuf pendant les entretiens. Il est vachement plus rassuré Mari....

lundi 13 octobre 2008

De la réduction des membres supérieurs...

Finis les beaux jours, me revoici derrière mon laptop à contempler bêtement le ciel grisailleux de Londres.
Ben oui, à Londres, on va dire que le temps est capricieux et que l'on peut subir les 4 saisons dans une seule journée. Ca fait partie des clichés que l'on a de l'Angleterre : un temps dégueu et surtout une nourriture exécrable dont les Anglais se fichent pas mal vu que ce sont tous des alcoolos... "Eating is Cheating"!

Bref, ici, quand il fait beau et chaud sur plusieurs jours d'affilée, c'est suffisamment exceptionnel pour abandonner son train-train et se prélasser dans l'herbe verdoyante des immenses parcs qui jalonnent notre belle cité. Ainsi, nous avons passé notre dimanche après-midi au soleil, à Regent's Park avec quelques amis.

Or, un tout petit détail de rien du tout a gâché ma larvidité... Profitant de cette soudaine vague de chaleur, j'ai ainsi revêtu Mon Fameux T-Shirt à Grand Décolleté, celui qui ne laisse aucun doute sur mes atouts mammaires. Car voyez-vous, j'ai beau avoir fait office de "Petite Grosse" dans ma famille, je n'en demeurais pas moins celle qui avait la plus belle poitrine... Mais alors de très très loin... Ce qui paraît logique quand on a de l'enbompoint : on ne peut pas être Plate ET Ronde, ce serait vraiment trop injuste.

Bref, me voici affalée dans l'herbe avec mon joli décolleté et là, impossible de faire abstraction de mon soutien-gorge... J'ai beau me tortiller et réajuster les lanières, rien à faire... Je flotte dans mon soutif... Le Scandale Absolu! Je réalise enfin les effets secondaires néfastes de mon régime : qui perd des kilos, perd des doudounes (et ça, c'est vraiment pire que la constipation)... Je vous raconte pas la tronche de Mari...

Zaza : "Mes seins flottent dans mon soutif!!"

Mari : "Ben c'est normal! Tu fais un régime, donc, d'abord, tu perds du derrière et après, c'est au tour des doudounes... c'est bien ma veine tiens...."

Zaza : "Non mais regarde, on voit que ça, c'est ignoble : je le remplissais grave ce soutif y'a 2 mois"

Mari : "Y'a 2 mois tu frisais les 64 kilos...."

Zaza : "Non mais c'est pas possible, il faut que je l'enlève, je me sens trop mal!"

Mari : "Heu... Mais laisse tomber, c'est pas grave!!"

Zaza : "Siiiii!!! Je l'enlève!! Maintenant!!"

Et hop, Abracadabra, je fais mon tour de magie qui consiste à enlever mon soutien-gorge sans enlever le T-shirt et fourre cette immondice dans mon sac!

Copains 1-2-3 :"Heeuuu... Elle fait quoi ta femme là?"

Et bien la Femme, elle libère ses belles doudounes de cette maudite obligation d'étouffer dans un carcan à armatures. Je dis oui à la liberté d'esprit et de corps! Si je n'ai plus envie de porter de soutien-gorges, c'est mon droit le plus strict!!

Bon... Demain, je m'achète quand même 2 soutifs rembourrés... Mais Chhhhhuutttt.....

vendredi 3 octobre 2008

Et la ceinture réapparut...

Ha ha! Je vous ai vu venir lecteurs de peu de foi! Vous pensiez que ce régime n'était encore qu'une idée fantaisiste, vouée à disparaître discrètement tant les tentations sont fortes.

Mais après 3 semaines d'efforts surhumains et quelques petits écarts avinés, le résultat est là. Zaza a perdu 5 kilos. Ouais. 5 kilos. Pffiou. Envolés. Disparus (probablement dans la cuvette des toilettes suite à une sur-consommation de fibres en sachet et de son d'avoine...). Plus que 3-4 kilos à perdre et j'arrive au rang d'étoile filante (ou "poids de forme"), mais pas plus hein. Parce que les tranches de dinde, les salades de concombre et les dîners au caca-light alors que tous les autres sont ivres morts, ça commence à me les briser menus!

Mais halte à la colère. La satisfaction ultime reste la suivante : fermer le bouton supérieur du pantalon.

Je peux vous assurer que vivre avec le haut du jean retroussé sur les bourrelets, ça nuit dangeureusement au moral. Premièrement parce que tous les soirs je retrouvais la marque du bouton imprimé sur mon ventre et que deuxièmement, j'aurai du me résigner à renouveler ma garde-robe en taille 40... Déprime assurée...

Ainsi, je n'aurai pas à taper dans le portefeuille du ménage et je peux enfin reboutonner mon pantalon, et même y ajouter une ceinture... Juste pour faire joli...

Quand je réalise que ce régime ressemble à un parcours du combattant, je ne peux m'empêcher de penser à celles qui ne grossissent jamais. JAMAIS. Malgré les années qui passent et les grossesses qui se succèdent, elles gardent quand même une ligne de jeune fille. Leur phrase qui tue? "J'ai la chance d'avoir une constitution qui ne me fait pas prendre un gramme, même quand je m'empiffre."

Y'a de quoi vous dégoûter du surimi.

dimanche 28 septembre 2008

De la disparition des membres inférieurs

Mon deuxième objectif de la rentrée est le suivant : perdre du poids.

Alors attention, je n'accuse pas mon unique grossesse d'être la cause de mon embonpoint. Tout le monde sait bien que tomber enceinte est une bénédiction du ciel et que les futures mamans irrrrrrradient de beauté malgré les 15 kilos de surplus....

Non, voici l'histoire de ma surcharge pondérale qui m'a fait jusqu'à douter de l'existence de mes orteils vu qu'ils disparaissaient de mon champ de vision quand je me tenais droite et anxieuse sur la balance.

Pour ceux qui l'ignorent, je suis la cadette d'une famille de filles. 5 soeurs au compteur + 1 mère que je qualifierai de... "très présente"... Toutes mes soeurs, je dis bien toutes, sont minces, belles et font 10 ans de moins que leur âge officieux. Autant vous dire que la concurrence est rude et que les dimanches ensoleillés virent rapidement à un défilé de maillots de bain que viennent admirer les amis de la famille qui passent toujours dans le coin "par hasard". Les fluctutations pondérales sont une véritable affaire d'état et je ne compte plus les méthodes miracles employées pour faire disparaître les hypothétiques kilos en trop. Du slim-fast à la cure de raisin en passant par les régimes protéinés ou les massages pour faire décoller les graisses, rien n'aura été épargné...

Moi, au milieu de tout ça, j'avais le rôle de la petite boule rigolote et on m'affublait de ce très joli surnom qu'est "la grosse". La petite boule est ensuite devenue une montgolfière le jour où j'ai quitté la maison familiale et les repas équilibrés, pour vivre mon indépendance dans un petit studio et les casseroles de pâtes au beurre comme uniques dîners. De paire avec une consommation d'alcool déraisonnable et une totale absence de sport, ça a pas loupé : 6 kilos dans la vue. Pan.

Rien d'alarmant, j'ai rencontré Mari et depuis, il ne cesse de me couvrir de louanges et de me trouver belle et appétissante. Même après la naissance de Nain où j'ai tout de même frôlé les 75 kilos, Mari continuait à me réconforter dans mes périodes de paranoïa d'obèse. Mari ne m'a jamais dit que j'étais trop grosse.

Mari est trrrrrès prudent...

Je n'ai fait de régime qu'une seule fois dans ma vie... pour le jour de mon mariage... comme si on avait peur que le fiancé se barre en courant en réalisant qu'il allait épouser un tonneau! Mais regardez un peu le résultat : petite boule assure à max!



Bref, depuis cette photo, entre l'expatriation à Londres et la naissance de Nain, Zaza a repris encore 6 kilos. Pan Pan Pan.

Panique à bord depuis le retour de vacances, impossible de boutonner mes pantalons et mon joli nombril s'est fait avaler par des vagues de bourrelets. J'ai donc acheté le livre miracle du Dr Dukan sur les conseils d'un ami qui, lui, n'a pas aperçu son kiki depuis un bon bout de temps (ça l'a pas empêché d'avoir 4 enfants....).

Si vous aimez le surimi et que la constipation ne vous fait pas peur, ce livre est pour vous.

PS : Je ne sais pas conduire non plus....

lundi 22 septembre 2008

Licence to Kill 2: the revenge of the simulator

Face aux réactions en chaîne provoquées par l'annonce de mes premiers pas dans le monde (virtuel) de la conduite (non accompagnée, ch'uis trop vieille...), voici donc le résultat de ma première quinzaine...

Enfermée dans un habitacle du futur, esclave d'un robot à la voix monotone et répétitive, je suis enfin arrivée, le coeur haletant, au bout de mes 8 heures de simulateur. 8h00, c'est le temps normal pour apprendre les bases avant de prendre le volant d'une VRAIE voiture avec les roues et tout et tout.

Et bien sachez que Zaza, au bout de 8h00, elle vient juste d'apprendre à tourner à gauche... La galère ultime... Incapable de passer le premier test, me voici déjà recalée et bonne pour une autre session de 8h00 dans cette foutue machine qui ne cesse de ressasser : "You are struggling with this exercise! You've come too close! Hold your position! You are too far on the left! More gas! You hit the car! Geeeeently brake!! Oooops, you've stalled...".

Sans compter que, niveau Coordination, on approche du zéro pointé : je ne comprend toujours pas comment on peut passer les vitesses pour avancer tout droit tout en regardant dans les 3 rétros (donc en arrière) et appuyer en même temps sur l'embrayage et l'accélérateur. C'est que j'ai pas trop l'habitude d'utiliser mes 4 membres à la fois sauf quand je sors Nain et les bagages d'une voiture (là, si y'a un exercice, ch'uis sûre que je serai hyper forte!).

Bref, au bout de 1h30, je commence déjà à me comporter comme une beauf et déploie toute ma jolie panoplie de gros mots en pensant naïvement que les 2 standardistes postées à 1 mètre de la machine ne comprendront rien.

A ma décharge, passer les vitesses de la main gauche et appuyer sur l'embrayage avec des tongs, c'est pas optimum, mais comme le permis ne me servira que pour les vacances, autant me mettre en condition dès le départ.

Heureusement Mari, toujours solidaire et optimiste, m'encourage dans cette voie pleine d'embûches et fantasme déjà sur nos prochaines escapades en Angleterre, moi au volant, lui en train de pioncer et Nain en copilote. Parce que Mari, il pourrait conduire en Angleterre, c'est free-ride ici, 4 petites heures de mises au point chez BSM et zou! Mais non. Y veut pas. Y fait chier.

En conclusion, les vacances en Ecosse, c'est pas pour cette année...



Surtout que les routes ont l'air bien vicieuses.....

lundi 15 septembre 2008

Licence to Kill

Ouais ça va, j'ai compris... 2 semaines sans rien écrire, c'est la-men-ta-bleu! Mais sachez cependant que c'est pour la bonne cause, car, attention chers lecteurs, Zaza s'est fixée des objectifs ô combien difficiles à mener à bout sans émasculer ce blog, récréation post-digestive des honnêtes travailleurs. Parmi mes objectifs, voici le premier : Passer mon permis de conduire.

J'imagine déjà vos regards ahuris et les "oh" et "hein" exclamatifs accompagnés de cette sentence tant de fois entendues "Quel boulet...". Et vous avez raison d'être choqués : à bientôt 33 ans et à la tête d'une famille que j'espère nombreuse, ne pas avoir son permis, c'est la honte! Mais à ma décharge, suite à un accrochage, monter dans une voiture me procure une trouille immense... La peur de mourir me prend aux tripes et c'est incontrôlable.

Et surtout, j'ai suivi à la lettre le slogan suivant : "Boire ou Conduire, il faut choisir".

Bref, pour ceux qui se demandent comment je me suis débrouillée jusqu'ici pour me déplacer (alors que j'habitais en banlieue), voici la réponse :

1. J'ai conduit une mobylette jusqu'à mes 24 ans. Une 103 rutilante pouvant atteindre les 65 km/h dans une pente, facile à garer et pas ruineux en essence. Quelle fière allure j'avais en arrivant au bureau jusqu'au jour où, une âme peu charitable a tronçonné ma chaîne anti-vol, me laissant ainsi bouche bée et les larmes au bord des yeux sur un trottoir...

2. Le réseau de Taxis parisien n'a plus aucun secret pour moi et une bonne partie de mon salaire atterrissait lourdement dans la poche de chauffeurs peu aimables.

3. Finalement, solution moins coûteuse : les potes. Ceux qui ont eu la malchance d'avoir leur permis à 18 ans ont fait office de chauffeurs pendant des années tout en me sermonnant sur l'absurdité de mon existence sans permis. Reproches auxquels je répondais avec mon sourire le plus niais et une haleine bien chargée. Pathétique.

Mais depuis que Mari est là, alors là, c'est le luxe total. Même pas besoin de supplier ou d'inventer des prétextes nuls. Mari, il est aux ordres de sa femme, d'autant plus que je suis un co-pilote hors pair :
"Démarre!", "Ralentis!", "Accélère!", "Mais double le ce tracteur!", "Y'a une voiture à droite, tu l'as vue?", "Nain a le soleil en pleine figure, change de côté!", "Mais concentre toi enfin!", "Tu vas trop vite!", "Mais pourquoi tu passes par là et pas par là??!!", "Pipi", "Ppff, fait chier ces embouteillages, tu pouvais pas les éviter?", "Je m'ennuie"....

Bref, je fais mon maximum pour égayer nos trajets, mais bizarrement, Mari, ça l'insupporte et il voudrait bien que je passe enfin mon permis pour prendre le relais, comme si 5h00 de route allaient le tuer! Vraiment n'importe quoi.

Mais comme je suis bonne pâte, j'ai décidé de suivre les conseils avisés de Mari et me suis (pour la 4ème fois) inscrite à des cours de conduite qui, au bout du compte, m'ouvriront de nouveaux horizons et la portière avant droite d'une voiture. Oui, car, si vous n'aviez pas percuté, les Anglais conduisent à gauche.

En conclusion, me voici à prendre des cours de conduite en anglais chez BSM, tout ça pour apprendre à rouler du mauvais côté de la route, sans possibilité de me siffler un petit verre et Mari qui se frotte les mains en ricanant. Honnêtement, me mettre derrière un volant, c'est la cata assurée!!

Je vous donne cependant un aperçu de mes premiers pas dans la Cour des Grands...

Ca promet....

dimanche 31 août 2008

Les photos ont la parole

Je m'étais jurée de me pas vous raconter en détail mes vacances mais après avoir récupéré certaines photos, je ne peux m'empêcher de les partager. Ainsi, Mari et moi sommes partis en Toscane pendant 1 semaine avec 1 couple d'amis SANS enfants... Je ne vous décrirais pas les lieux où nous sommes rendus, les guides touristiques sont faits pour ça!

Au beau milieu du Chianti, nous avons séjourné ICI :


On pouvait trouver une table de massage ICI :



Et des chiens qui se bécotaient par LA :



Ensuite, nous avons visité :

ça, ça, ça et encore ça :





On a aussi visité ça :


Villa Vignamaggio

Où a été tourné ce film là :



Par contre, nous n'avons pas visité ça :

Parce qu'on préférait rester là :


Du coup, comme nous avons trop abusé de ça :




Forcément, ça a fini comme ça ....

Un immense merci aux P'tits Poulets pour ces belles photos

mercredi 27 août 2008

La tirade du dit-nez

Naguère, quand j'étais plus jeune, on disait de moi que j'étais une "littéraire". Je dévorais les livres qui jalonnaient par ordre alphabétique les étagères poussiéreuses de mes parents, écrivais des poèmes plein de désespoir (comme toute adolescente boutonneuse qui pense avoir un sens aigu de la Vie) et apprenais par coeur les quelques vers qui faisaient bondir mon coeur de midinette.

Puis, j'ai totalement, mais alors totalement abandonné les livres pour une activité beaucoup moins intéressante qu'est "le Travail". Pire encore, quand Nain est né, mon vocabulaire s'est lourdement dégradé : on peut certes trouver un peu de poésie dans le pipi-poupou-miammiam, mais soyons honnêtes, le dialogue parent-bébé est assez limité.

Cependant, dans les moments crises qui m'opposent à Nain, j'arrive encore à faire preuve de voltiges verbales pour arriver à mes fins. De manière étrange, cela se passe toujours pendant le dîner, source de conflit quand un aliment de couleur verte fait son apparition dans son assiette.

Zaza : "A taaaaaabblleeeeuuuuu!!! Je t'ai préparé une bonne purée de courgettes"
Nain, repoussant délicatement son assiette : "Nan, aime pa la courgette. Trop cho"

C'est parti. Selon mon humeur, le ton change et je vous laisse piquer au hasard la réplique qui sied le mieux à ce type de situation...

Ferme et résolu : "Si! Tu vas manger ta purée un point c'est tout!!"

Promotionnel : "Mais la courgette c'est très bon pour la santé! C'est plein de vitamines F!"

Doucereux : "Allez mon chéri, Maman va te faire un gros câlin pour te motiver"

Mensonger : "Tu n'aimes pas la courgette?? Pourtant, Papa et maman adôôôôôrent ça!! On en mange tous les jours!!"

Aérien : "On fait l'avion avec la cuillière?? Vvrraaaoouuummm, attention l'avion va entrer dans le hangar!! Vrraoouuummm!!"

Vicieux : "Si tu manges pas ta purée, tu n'auras pas de dessert, pas de chocolat, pas de flanby, pas pas pas!!"

Bucolique : "Mais tu vas l'avaler cette putain de purée de merde???!!"

Subtil : "Si tu manges ta purée, tu pourras regarder Dora après le dîner!"

Syndicaliste : "Dis donc, je vais pas m'amuser un refaire un plat pour te satisfaire! Je suis pas ton larbin!"

Menaçant : "Attention à toi! Si tu ne manges pas ta purée, je vais sortir la boîte à coups de pied aux fesses!"

Distrayant :"Rooo mais regarde dans ton assiette! Il y a Barbapapa caché sous la purée! Il arrive plus à respirer! Il faut le sortir de là!"

Boudeur : "Si c'est comme ça, je ne te parle plus et je te laisse tout seul face à ton assiette!"

Sacrificiel : "Mais elle m'a l'air très bonne cette purée pourtant! Regarde, Maman va goûter.... Mmmmmmmm, c'est absolument dé-li-cieux"

En équipe : "Bon, j'appelle Papa... Viens m'aiiiiider!! Il veut pas manger sa purée!! Bon, toi, tu lui bouches le nez pendant que j'enfourne la cuillère dans sa bouche!"

Coloré : "Et Hop!! Regarde un peu ce que j'ai caché dans ta purée! Des smarties!! Allez, il faut aller les récupérer!"

Radical : "OK. J'ai compris. J'appelle les flics, tu vas découvrir les cantines en prison et tu verras qu'elle aura un autre goût ma purée de courgettes"

Larmoyant : "Baeeuuuhhhhh!! Tu ne veux même pas faire plaisir à Maman!! Bbeeeuuheuheu"

Je vous épargne le couplet sur les enfants qui meurent de faim dans le monde, le PC allumé avec Dora et Babouche en fond d'écran (Nain fait partie des enfants qui ouvrent systématiquement la bouche avec un air ahuri devant un écran), les parents qui se voient obligés de finir la dite-purée pour la remplacer par le plat de nouilles et le désarroi qui s'empare de nous après chaque repas.

Pire encore, selon les dires des autres personnes qui ont eu la joie de le nourrir, Nain mange parfaitement bien tout seul et sans broncher quand je ne suis pas dans les parages.

Il doit aimer quand je fais de la poésie, c'est sûr...

vendredi 11 juillet 2008

Comme une boule de flipper

On aura beau dire, organiser des vacances, c'est l'enfer... Surtout quand on part en couple...

Quand j'ai commencé à gagner un peu d'argent (et par là même une certaine indépendance), je sillonnais seule la France à la recherche de lieux sympathiques où squatter. En vérité, je me retrouvais toujours chez des copains qui avaient la générosité de m'ouvrir les portes de leur maison de vacances (enfin, plutôt celle de leurs parents): entre la villa à trebeurden, la chalet à Val d'Isère, l'appartement à St-Jean-de-Luz, le château en Touraine, la demeure ancestrale en Lozère et la maison de pêcheurs en Corse, je n'ai eu que l'embarras du choix avec pour seules dépenses le trajet en voiture ou en train et de quoi picoler au Bar de la Plage. Ea-sy.

Puis, Mari est arrivé dans ma vie. Et il a fallu faire des concessions.

Tout d'abord, il a accepté de passer la moitié de ses vacances avec mes copains : abandonné au milieu d'une bande de lourdingues qui ressassent infiniment les épisodes peu glorieux de leur passé, ça passe une, deux, trois fois, mais pas plus. Mari, ce qu'il voulait, c'est passer des vacances en a-mou-reux.

"Très bien mon Adoré, lui ai-je dit. Partons au soleil nous dorer sur une plage romantique!"

Or, Mari, il aime pas la plage. Il s'emmerde. De plus, sa texture de peau n'est pas vraiment adaptée au soleil. Mari ne bronze pas. Il crame. Et je ne compte plus le nombre de tubes de Biafine que j'ai du utiliser pour lui rendre un aspect humain.

"Soit mon Pauvre Canard, lui ai-je dit. L'année prochaine, nous partons au ski."

Or, à l'époque, la seule possibilité pour nous de partir au ski, était de squatter l'appartement que louaient tous les ans.... mes parents... et mes frères et soeurs se joignaient à nous dans un brouhaha incessant. Au bout de 3 ans, Mari a commencé à insinuer que, comme il avait accepté de passer des vacances avec MA famille, il était temps que je passe moi aussi quelques jours dans la maison de campagne de SA famille.

" Bien entendu mon Ange, lui ai-je dit. Partons l'année prochaine en Touraine."

Or, le problème de la Touraine, c'est que les travaux avancent lentement. Très lentement. Les premières années, nous devions partager à 5 une salle de bains qui se trouvait à l'autre bout de la maison, chausser des bottes pour aller dans le jardin qui ressemblait plutôt à une forêt d'orties et la cuisine était peu avenante. J'ai donc passé ainsi mes vacances à décoller du papier peint et arracher des orties à mains nues.

" Dis-moi mon Aimé, lui ai-je dit. J'aime bien le bricolage, mais à petite dose. N'est-il pas envisageable de partir se détendre tous les deux, sans copains, sans famille, sans bricolage et sans grain de sable?"

"Bien sûr ma Douce, m'a t'il répondu. Je te laisse organiser nos vacances de l'année prochaine!". Phrase typiquement masculine.

Et puis entre-temps, je suis tombée enceinte.

Or, quand on tombe enceinte, on nous colle un paquet de restrictions : plus de scooter, pas de voiture plus de 2h00 d'affilée, pas d'avion le dernier mois (Nain est né début septembre comme vous pouvez vous en douter....), pas de voyage en train trop fatiguant, pas de plongée, pas de ski non plus, rien de rien!! Résultat, j'ai passé mon été avachie au bord d'une piscine dans le fin fond de la Lozère. Incapable de bouger.

" Ohh mon Eternel Amour, m'inquiétais-je, crois-tu que nous pourrons un jour nous défaire de Notre Divine Progéniture pour partir enfin vers une destination de rêve?"

" N'ai crainte ma Raison de Vivre, me disait Mari. Quand tu auras accouché, nous nous accorderons de vraies vacances bien méritées, rien que tous les deux"

J'attend toujours....

dimanche 6 juillet 2008

Embellissements

Notre week-end parisien a été marqué par deux grands événements : le mariage d'amis très proches et le baptême de Nain.

Je saute généralement sur ce genre d'occasion pour sortir mes plus beaux apparats, enfiler de jolis souliers, faire péter le châle assorti, les bijoux bling-bling, le sac en satin qui doit contenir les clopes, le portable, la brosse, les clés, la trousse à maquillage en cas de dérapage, le porte-monnaie, l'appareil photo et une paire de tongs (j'ai tenté le sac à dos mais c'est pas très esthétique malheureusement). Oui, TOUT CA à caser dans un petit sac car Mari, lui, il peut rien porter et ses réflexions me font sourciller : "Ca va déformer mon costard!", "J'ai déjà plein de trucs dans mes poches!", "T'as VRAIMENT besoin d'emmener une brosse à cheveux alors que tu sors de chez le coiffeur?".

Non, Mari n'a toujours pas saisi que si mon petit sac est bourré à craquer, c'est parce qu'il me charge comme une mûle : "T'as pensé à prendre l'appareil photo? Je peux mettre mes clopes dans ton sac? T'as un briquet non? T'oublieras pas de garder le livret de messe hein? Tu as pensé à prendre un biberon d'eau et des gâteaux pour Nain? Et un jouet aussi hein? Au cas où il s'emmerde..." Je me retrouve ainsi à trimballer un fardeau de 15 tonnes où s'entrechoquent toutes ces bricoles dans un joyeux bordel.

Mais tout ceci me passe au dessus de la tête : à force d'enchaîner ce genre de festivités, nous avons perfectionné notre mega-organisation jusqu'à maîtriser le timing alloué à chacun pour se préparer.

Car voyez-vous, le gros souci de se mettre en couple, ce n'est pas forcément de se faire réveiller en pleine nuit par d'ignobles ronflements ou de retrouver dans le panier à linge des dessous ravagés par un contact trop prolongé avec des parties du corps qu'il vaut mieux éviter de renifler. L'arrivée de Mari a complètement chamboullé ma vie quand s'est posé le problème de l'utilisation de la salle de bains (cuvette à popo incluse). MA salle de bains. Nous sommes ainsi obligés de définir un mini-planning afin que nous puissions nous pomponner sans être dérangés pour le tambourinement de l'autre ponctué d'un "T'as finiiiii??!!!" exaspéré.

Je m'adresse ansi directement aux quelques mâles fidèles à ce blog que j'entends déjà conspuer la gente féminine sur le temps infini que nous pouvons passer dans une salle de bains.

Oui, nous aimons parfaire nos corps de déesse, penchées attentivement au dessus du lavabo, à détruire toute trace de poils rebelles qui ont eu l'audace d'élire domicile entre les sourcils, sur la moustache ou dans les narines (Remarquez avec quelle élégance j'omets de citer ceux planqués entre le genoux et la colonne vertébrale...). Mais vos grognements m'indignent quand je réalise le temps que Mari passe au dessus du-dit lavabo à raser ses petits poi-poils, puis tailler sa barbe aux ciseaux en rectiligne, s'asperger d'after-shave pour ensuite s'attaquer aux points noirs.

Mari fait trrrrès attention.

Cessez donc de nous assommer avec vos préjugés masculins et prenez également le temps de vous embellir pour que nous n'ayons pas nous réveiller un jour à côté d'un gros tas de lard mal rasé... Merci...

jeudi 26 juin 2008

Cas de Force Majeure

En tant que Femme au Foyer, on peut aisément penser que j'ai beaucoup de temps libre.

Bien entendu, vous trouverez toujours des non-parents bienveillants et enthousiastes pour clamer avec vigueur que Oui, être Maman Full-Time, c'est du boulot, alors qu'au fond d'eux-mêmes, ils n'en sont que mollement persuadés... En effet, je ne suis pas obligée de passer des heures collée à un ordinateur pour remplir des objectifs qu'un chefaillon tendance nazillard me collerait sur le dos.


Or, le Temps Libre, de manière absolue, ca consiste en quoi?


Selon son caractère ou ses goûts, les façons de combler son temps libre sont nombreuses : glander au lit avec un bon bouquin ou tout simplement y rêvasser, faire de longues ballades agrémentées de pause cappuccinos sur un banc constellé de crottes de pigeon, mater les rediffusions de la Nouvelle Star, arpenter les magasins aux heures de pointe; certains poussent même le vice à organiser des sorties culturelles ou ... faire du sport... Chacun son truc...

Ca, mes cocos, c'est du temps libre : le genre de trucs que vous, braves travailleurs sans enfants, faites le week-end ou les jours bénis de RTT.

Avant l'arrivée de Nain, Mari et moi avions une très haute conception de la façon de profiter de nos week-ends. Applatis comme des étoiles de mer au fond de notre lit, nous pouvions passer des heures à lire des BD, jouer à la PS2, faire mumuse avec Internet, tout ça sans mettre le nez dehors... Sauf en cas de force majeure... En effet, nous devions parfois nous extirper de notre antre malodorante pour remplir notre estomac, acheter des clopes et avoir un semblant de vie sociale. Et puis un jour, Nain est arrivé dans notre vie et a pris place dans notre caverne : "Bienvenue Young Padawan, tu vas découvrir avec tes parents, l'Art Ultime de la Glande".

Or, le problème des enfants, c'est qu'ils sont incapables de glander... J'ai même parfois l'impression que Nain gobe des acides en douce : de 8h00 à 20h00, c'est du non-stop.

Pour bouffer son temps d'énergie (et par là-même user le mien), je l'ai donc inscrit à plusieurs ateliers : Foot (http://www.kiddikicks.co.uk/), Piscine (http://www.aquababies-uk.com/), Stimulation en Groupe (http://www.crechendo.com/), sans compter les ateliers musique à l'église et la Crèche Multi-Culturelle (http://www.lloydwilliamsonschools.co.uk/). Ca, c'est pour mes petites camarades londoniennes en manque d'inspiration pour occuper leurs mouflets...

Et bien malgré tout, ces activités ne sont pas suffisantes... Et vas-y que je fais de la trotinette pendant 1h00, que je fais 47 fois le tour du même arbre, que je me tape des sprints, que je saute à pied joints dans les flaques, que je colle des roustes aux copains, que je m'entraîne au lancer de poids avec tout ce qui traîne, que je me vautre, que je me relève, tout ça en poussant des cris.

Et le problème, c'est que :

1. On ne peut pas laisser un enfant de 2 ans faire ça sans surveillance : faut lui coller légèrement aux basques si on ne veut pas qu'une catastrophe arrive et qu'on se retrouve lapidée au parc par des mères indignées.
2. On ne peut pas non plus laisser un enfant s'ennuyer... C'est trop glauque à regarder...

J'ai pourtant maintes fois essayé de lui apprendre la délectation pure de rester pépère sans rien faire...

Zaza (2 de tension) : "Dis-moaaaa, tu veux pas lire une petite histoire avec maman, là , dans le lit?"

Nain (shooté) :"Nan-nan, vélo, vélo, train, train, voiture, car"

Zaza (chantage affectif) : "Et un petit câlin avec maman, tout doux-tout gentil, ça te dit pas?"

Nain (high) :"Nénette Parc"

Zaza (sursaut): "Quoi??? tu veux retourner faire de la trotinette au Parc??!! Mais on a déjà passé 1h00 au parc ce matin? Tu préfères pas jouer tranquillou avec TON train dans TA chambre au lieu de ME faire ch.....aud au coeur?"

Nain (dans le cosmos) : "NENETTE PARC!!!!"


Je referme mon livre avec rage et dois lever mon gros derrière si bien installé dans le canapé pour me retaper une sortie ultime au parc où je vais, une fois de plus, traîner de la patte derrière un missile. Car voyez-vous, avoir un enfant, c'est vivre avec un Cas de Force Majeure qui m'éloigne au fur et à mesure de mon Temps Libre.

Dieu Merci, Télévision est là pour neutraliser le CFM sus-cité...

dimanche 22 juin 2008

Investigations

Je viens de me plonger avec délectation dans la lecture de la fameuse trilogie "Millenium" : un bon polar issu de la patrie d'Abba (Amen...) où les gentils sont très très intelligents et les méchants très très tordus. Donc, les très très gentils démasquent les plans foireux des très très méchants en menant des investigations poussées et en faisant subir des interrogatoires menés avec brio (et sans violence surtout hein?) aux moyens méchants.

Ce dernier point me fait d'autant plus sourire que je suis moi-même l'objet d'interrogatoires quotidiens.

N'allez pas croire que je mène une double vie de psychopathe (même si certains jours, on frôle l'infanticide). Non, j'ai une vie pépère à la maison avec Nain, les copines et mon Vaio, mon emploi du temps reste assez figé et les jours s'égrainent ainsi tranquillement sans qu'on vienne m'emmerder.

Et pourtant, TOUS les jours, Mari m'appelle pour connaître l'exacte composition de mes journées. Pire que ça : il me trace. Je ne répond pas sur la ligne fixe? Dring dring, la seconde d'après mon portable sonne. Je ne répond pas sur mon portable? Glop glop. Petit message instantané sur Skype (remarquez, maintenant, je lui ai interdit d'utiliser ce logiciel de malheur). Je ne répond pas sur Skype? Retour à la case départ, puis solution ultime : il appelle sur le portable des copines... (Petit Voisin Chéri fait ça aussi!).

Difficile d'échapper à sa traque, il finit toujours par me joindre et il finit donc TOUS les jours à m'imposer son interrogatoire.

Mari : "T'es où?" Indice de lieu

Zaza : "Dehors"

Mari : "Et tu fais quoi là?" Indice d'action

zaza : "Ben je marche"

Mari : "Tu es avec ton fils?" Recherche d'alibi

Zaza : "Soupir. Il est 16h00, tu sais très bien que ton fils ne va pas à la crèche aujourd'hui, donc oui, je suis avec ton fils"

Mari : "Il va bien?" Insinuation 1

Zaza : "Soupir. Je n'ai pas encore décidé de lui amputer les bras pour qu'il arrête de balancer tous ses jouets, donc oui, il s'est bien éclaté ce matin"

Mari : "Et... il a bien déjeuné?" Recherche d'éléments annexes

Zaza : "Soupir. Ecoute, tous les jours, c'est jambon-coquillettes, ca plante jamais donc OUI, il a bien déjeuné!"

Mari : "Et après? Il a fait une sieste?" Commencer à mettre un peu la pression

Zaza : "Boarf... Pas vraiment mais il est resté tranquille..."

Mari : "Hoo, pauv bébé! Réaction empathique pas du tout professionnelle. Et vous allez où comme ça?" Indice de direction

Zaza : "Dans ton c...!!"

Et là, voilà, je perd mes moyens. Je craque. Si jamais je devais passer un interrogatoire dans une affaire quelconque, j'irai direct en Salle de Relaxation avec des matelas collés au mur. Je sais que Mari est très soucieux de savoir ce que nous faisons de nos journées et il attend une réponse directe et précise à toutes les questions qu'il me pose. Je ne collabore que mollement...

Mari : "Je t'emmerde là non?" Question pertinente

Zaza : "Maiiis nooon! Mais on se voit dans exactement 3h30, d'ici là, le monde ne va pas s'écrouler, nous ne vivons pas dans une zone dangereuse avec des sadiques à tous les coins de rue, ton fils et moi sommes en parfaite santé, donc arrête de m'appeler pour me poser toujours les mêmes questions!"

Mari : "Mouais. OK". Coupable. Coupable. Coupable.

Bref, Super Investigateur raccroche et mon corps stressé tremble de toutes parts. J'ai perdu mon sang-froid et j'attend avec angoisse le soir où il rentrera avec des menottes.

Parce que là, je sens que je vais passer un sale quart d'heure...

jeudi 19 juin 2008

Happy Birthdays

Aujourd'hui, Grand Frère m'a flanqué 1 gros coup de taser via Skype... enfin... plutôt 2...

Grand Frère : "Ben aloors?? Zazainlondon?? La dinde? Une seule entrée pour le mois de Juin!!"

Zaza : "Ch'uis débordée"...
Délectez-vous de ce pieu mensonge... Devoir avouer que l'arrivée du Printemps a fait pousser le poil que j'ai dans la main en un magnifique sequoia n'est pas mon genre. Non non non. Je préfère de loin fabuler sur une vie trépidante que d'admettre être une énorme feignasse.

Grand Frère : " Ouais. T'as même oublié mon anniversaire! Magnifique..."
Rrraaa, il m'a grillée!! Damned! Mon frère n'ayant pas moins de 6 soeurs, je pensais me planquer en douce derrière les nombreux appels qu'il a du avoir...

Zaza : "Heuu.. je t'ai envoyé un texto!"
Et pan. Le coup du sms envoyé en lousedé, ça marche à tous les coups.

Grand Frère : "Le 18 tu l'as envoyé! Pas le 17!"
Ben dis donc il s'arrange pas avec l'âge le frérot. Voilà qu'il scrute son calendrier comme une mémé...

Grand Frère : "Ton cadeau, ca sera une entrée (caustique et ironique) dans ton blog!"
Ca, je sais ce que ca veut dire... Ca veut dire : "Tu seras bien gentille de pas m'offrir une merde comme les rares années où tu as pensé à mon anniversaire. Je préfère de loin lire tes âneries que d'être obligé de m'extasier de bonheur devant un T-shirt moulant avec un chien dessus!". Oui, car ce n'est un secret pour personne, Grand Frère a un amour immodéré pour les chiens, même les plus repoussants... Je vous le dis, il s'arrange vraiment pas avec l'âge.

Donc, au final, me revoilà devant mon blog que j'ai honteusement abandonné durant quelques semaines, tout ça pour satisfaire les exigences du Dommage Collatéral (je parle de Grand Frère).

Personnellement, j'adore les anniversaires. Ils sont sans surprise et j'aime ça.

Premièrement, ça tombe toujours à la même date. C'est assez pratique de savoir que 1 jour par an, je serai le sujet de toutes les attentions ("Oubliez surtout pas l'anniversaire de zaza, elle va piquer une crise sinon!!").

Deuxièment, c'est quand même sympa de recevoir des cadeaux chaque année alors qu'on s'est juste donné la peine de naître. C'est toujours avec fébrilité que j'ouvre les cadeaux de ma Mère, elle ne se plante jamais : dans le lot, je sais que je trouverai une théière en forme de cochon, un petit top de chez Zara taille 42 ("Ohhh, je me suis encore trompée de taille??! Tu fais du 38??! Ha bon...") et un petit collier en toc "mais têêêêllement ravissant". Mais, cette année, j'ai aussi eu droit à un plateau de service en plastique représentant un cerf (??) entouré de feuillages (???). "C'est pour servir le thé. Comme tu habites à Londres, tu dois boire du thé non?". Décidemment, j'aime pas les surprises.

Troisièmement, ça permet aux amis de se rappeler à votre bon souvenir. "Ouais zaza, happy birthday! Tu noteras que le mien c'est dans 3 semaines hein?". Je note, je note. Puis j'oublie, j'oublie. A moins d'avoir Oultook greffé dans le cerveau, il est impossible de se rappeler des anniversaires de toutes les personnes qui composent votre nébuleuse sociale et familiale. Et puis surtout... ça fait moins de cadeaux à faire.

Mais j'y pense, Nain va fêter ses 3 ans au mois de septembre et j'ai cru comprendre que je devais lui organiser un anniversaire, pour compléter l'album souvenir. J'ai toujours fêté son anniversaire en petit comité (Moi, Mari, Nain), j'aime bien l'intimité et rien que l'idée d'avoir 15 enfants à la maison qui jouent au concours de "celui-qui-fera-la-meilleure-imitation-de-la-réincarnation-de-Lucifer-sur-Terre" me flanque une frousse pas possible.

Mais là, pas moyen d'y échapper, il va comprendre qu'il y a un truc qui cloche et j'ai surtout pas envie qu'il vienne me voir un jour, avec son regard abattu en me sortant "Dis-moi Maman, pourquoi j'ai jamais eu d'anniversaire avec mes copains?"... "Mmmm... Parce que Maman, ça la gonfle??" Non, non, non... Je peux pas faire ça. Allez, les amis, je l'annonce haut et fort, rendez-vous à Hyde Park mi-septembre. Venez avec vos marmots, y'aura des ballons, des smarties, du champagne et je vais bien réussir à trouver un clown-jongleur pour faire peur aux enfants!!

PS : Oubliez pas les cadeaux...



Comme vous pouvez le constater, Grand Frère maîtrise mieux l'expression extatique de

La Joie de Recevoir un Cadeau

jeudi 5 juin 2008

Enfant, entends la voix du Seigneur

Notre séjour parisien s'est achevé en beauté par le très émouvant mariage de 2 de nos énergumènes qui forment notre joyeuse bande londonienne.

Rassurez-vous, je ne ferai pas de laïus cyniques sur les serviettes qui tournent, les discours interminables, le DJ qui ne passe que des remix, les nymphomanes (filles comme garçons) qui allument sans beaucoup de discernement ou les videurs qui sont obligés de raccompagner, à coups de pied au cul, les 20 derniers alcoolos qui ne se décident pas à déskotcher du bar. Je tiens cependant à passer un petit message au directeur du Jardin d'Acclimatation où s'est déroulé le mariage : nous offrir la possibilité d'organiser des fêtes dans un endroit aussi magique est certes très louable, mais tout de même... c'est complètement inconscient de laisser vos pauvres animaux à la merci d'une bande d'ivrognes lobotomisés...

Mais revenons à nos moutons....

Ce mariage était également l'occasion pour nous d'assister pour la toute première fois à une messe oecuménique: je ne ferai pas plus longtemps étalage de mon inculture mais pour ceux dont le cerveau s'apparente à une quiche, il s'agissait d'un mariage protestant. Comme vous le savez, Nain n'est toujours pas baptisé. C'est Mari qui organise. Moi, je me contente de ricaner bêtement dans mon coin.

Nous avons tout de même souhaité l'emmener : "45 minutes max les cocos!" nous avait promis le marié. Mouais, ca devrait aller : 2 compotes, 2 paquets de gâteaux, un peu d'eau et Mari en back-up, je peux facilement neutraliser Nain pendant plus d'1/2 heure. Parce que avouons-le, des enfants qui braillent pendant une messe, c'est assez pénible (même quand on ne suit rien).

La mariée arrive enfin, tout le monde se rassoit : j'ouvre alors le buffet.

Accueil par le Pasteur : slurp, 1ère compote...

Chant de transition : slurp, 2ème compote...

Lecture : allez, j'ouvre délicatement le 1er paquet de gâteaux que Nain m'arrache des mains avec avidité. Scrounch, scrounch. "A pu gâto". "Oui, ben ca devrait aller là non?"

Nain se rassoit (euh oui, j'ai oublié de préciser qu'il a pris son goûter par terre), observe avec attention les vitraux et chuchote à mon oreille de regarder les étoiles qui tapissent le plafond. Haaaaa, quel soulagement de savoir que mon fils n'est pas insensible à la majesté de lieux sacrés!!

Le prêche peut commencer, tout est un-der-con-trol...

Et puis voilà, c'était trop beau pour être vrai. Nain baisse la tête pour réussir à attrapper son zizi et découvre... avec stupeur... que oui... il reste encore 1 paquet de gâteaux... Mmmmerrrrddeeeuuuu.... Trop tard, impossible de le cacher en vitesse, nous sommes en plein sermon, à quelques mètres des mariés, je suis obligée de dégainer mon arme secrète avant que le ton monte. Je décoche mon plus large sourire à mes voisins de rangée et agite les-dits gâteaux sous le nez d'un Nain en transe. Scrounch-scrounch, z'ont pas fait long feu les biscuits...

Bilan de l'opération "neutralisation à la messe" : nous n'en sommes qu'à la moitié de l'office et Nain entame déjà la phase 1 du nervous breakdown. J'ai épuisé toutes mes réserves de nourriture, nous sommes coincés au milieu d'une tranchée, les regards désapprobateurs fusent et Mari, mon seul allié possible, parti à la rescousse d'un témoin qui n'arrivait pas à garer sa voiture, n'a pas pu nous rejoindre avant que ne commence la cérémonie.... Cruel destin...

A la messe comme à la guerre, je rassemble mes forces, retiens mon souffle, prend Nain sous le bras, soulève ma robe jusqu'au genoux et tente une sortie ultime. Hurrreeeyyy!!! Victoire!!! Nous nous extirpons du rang la tête haute pour filer direct au fond de la salle où je retrouve Mari et d'autres parents aussi vernis que nous.

Je ne voudrais pas être pessimiste, mais si Nain se fait bientôt baptiser et qu'il doit rester en place plus de 45 minutes, va falloir prévoir un bon stock de bouffe.... à défaut d'une bonne éducation...

mardi 27 mai 2008

Les Trésors de la Mer

La Normandie.

Dès les premières inspirations, je sens déjà l'air salin caresser mes narines. Pas un gramme de pollen à l'horizon (il ne fait pas le poids au bord de la mer ce freluquet...), un soleil franc et le taxi qui m'attend pour m'emmener à l'hôtel. Pas le temps de vider le minibar et zapper sur toutes les chaînes offertes, j'enfile mon maillot et mes tongs et fonce direct à la Thalasso où m'attendent mes petites masseuses pour une cure Detox.

Description :

"La pollution, le stress, la fatigue marquent votre visage de façon visible?". Ouais. L'alcool, la cigarette, la totale absence d'activité sportive et Nain qui a sauvagement raccourci son temps de sommeil aussi.

"La cure Detox “visage “ et “corps” vous permet de vous ressourcer et d’éliminer les toxines de votre organisme le temps d’un week end (2 à 3 jours)". Bon, si je comprend bien, en 2 jours, je peux espérer retrouver un semblant d'éclat sans avoir à chambouler mes mauvaises habitudes.

J'ai certes une vision assez restreinte de la Thalasso : on arpente les couloirs en peignoir avec des sandales en plastique qui font flop-flop, au milieu de sexagénaires fripées qui sautillent au milieu de la piscine comme dans un bain de jouvence. Bref, on me plonge d'abord dans un bain d'algues, on me badigeonne d'une crème verdasse, on m'enveloppe dans une espèce de couverture opaque, on extirpe difficilement les points noirs qui constellent mon nez, on gratoune mes peaux mortes aux sels marins, tout ça sur un fond de musique péruviennes à la flûte de pan.

Tiens, tiens, et si j'en profitais pour faire un petit bain de soleil? Je monte au solarium où je retrouve mes petites sexa et là, VLAN, je laisse tomber mon peignoir pour dévoiler avec arrogance mon corps de trentenaire à la peau dorée. Hin hin hin...

J'admire cependant ces femmes coquettes qui, malgré l'âge, continuent de prendre soin d'elles, se pavanent en maillot de bain et s'enduisent de crèmes anti-âge à gogo. Mais sans illusions, juste pour le bonheur de se faire plaisir, conserver sa féminité sous les doigts de mains expertes et huileuses.

Allez, promis, l'année prochaine, j'y retourne avec ma mère pour une cure anti-cellulite!

jeudi 22 mai 2008

De l'air, de l'air, de l'air!

Nous voici donc de retour en France pour quelques jours. Pendant que Mari enchaîne réunions sur réunions dans des salles maculées et climatisées, je passe mes journées à cavaler entre Paris et la Banlieue.

En effet, quand Nain vient à Paris, il a un emploi du temps assez chargé. Le divin enfant n’étant pas encore capable de prendre les transports en commun tout seul, je dois me mettre à sa disposition pour sa tournée des Grands Ducs. J’abandonne ainsi quelques jours ma douce vie londonienne pour la remplacer par des trajets incessants entre les grands-parents, la valise à bout de bras, Nain accroché à mes tongs, le siège-auto que j’aggrippe entre le majeur et l’index, le sac heureusement en bandoulière et de belles auréoles sous les aisselles.

Mais cette fois-ci, j’ai décidé de fuir mes obligations.

J’ai rassemblé les quelques morceaux d’égoïsme que j’avais malencontreusement éparpillé depuis mon accouchement et ai décidé qu’il était temps que l’on s’occupe de moi. Cela m’a paru comme une évidence la dernière fois que je me suis regardé avec honnêteté dans la glace : un corps flasque, le visage terne et cerné, la poitrine tombante et quelques cheveux blancs! «Ressaisis-toi ma grosse » hurlait mon corps tout entier, faisant onduler avec vigueur mes poches de graisse.

Le problème, c’est que je suis incapable de prendre soin de moi plus de 10 minutes. Pour cela, il faut :
1. Que je sois dans un environnement calme, c’est-à-dire sans cris, sans « Maammmmaaaan», sans téléphone strident et sans Dora.
2. Que la maison soit impeccable, c’est-à-dire ni repassage, ni lessive, ni nettoyage, ni vaisselle à faire (quasiment impossible).
3. Que je n’ai pas de mission impérative à court terme tel que préparer les repas, faire les courses, payer les factures et écrire mon blog.

Personnellement, je n’ai JAMAIS réussi à cumuler ces trois conditions. Résultat : pas terrible.

Je m’évertue tous les jours à remplir correctement mon devoir d’épouse fidèle et de mère attentive mais sans m’en rendre compte, j’ai bouffé mon énergie inutilement. Dans cette belle quête qu’est la recherche du bonheur, j’ai mis la barre trop haut au sein de notre micro-famille et je supportais difficilement la moindre erreur. Mes exigences allaient bien au-delà du raisonnable : il fallait que nous formions une famille parfaite (alors que je sais per-ti-nem-ment que cela n‘existe pas…). J’y ai finalement perdu un peu de spontanéité, de légèreté et surtout de la confiance en soi.

Pas le choix. Si je veux retrouver un peu de superbe, respirer autre chose que du popo et m‘éloigner du chemin qui m’amène tout droit au despotisme familial, il faut que je change d’environnement.

J’ai donc troqué mon tablier de bobonne pour… un maillot de bain!
Et hop, 3 clics sur voyages-SNCF.
Envie de voir la mer? :Oui.
Week-end ou court séjour? : Ahhh, que la tentation est forte! Mais non, ça sera 3 jours-2 nuits… Tant pis…
Supplément Thalasso? : Oui.
Nombre de voyageurs :1
Nombre d’enfants : 0 (enfin si, j’en ai 1... Mais je viens pas avec!! Ouaiiiis!!)
Etes-vous sûre? : Grave

Au diable Mari câlidégoulinant et Nain qui ne fait plus de sieste, JE-ME-CASSE, direction Deauville, le temps y est radieux et je ne risque pas d‘être envahie par cette foule vulgaire qui s‘embouchonne tous les vendredi soir sur l‘A13.
Mari et Nain arriveront bien à survivre sans moi pendant 3 jours et ma mère est en back-up. Et puis, avouons-le, Deauville n’est qu’à 2h00 de Paris en train. En cas de catastrophe, je peux toujours grimper dans le premier Corail à défaut de pouvoir voler comme Superman au secours du pauvre petit.

Le jour du départ arrive. Je monte dans le train et me retrouve dans le seul compartiment bourré à craquer du wagon. Dans le lot de mes compagnes de voyage, se trouve une jeune femme voyageant avec son fils d’à peu près l‘âge de Nain. L’adorable enfant se tient à merveille et parle avec aisance. J’envie cette femme qui va partager ses quelques jours de repos seule avec son enfant. Je ne peux réprimer une boule de nœuds dans mon cœur : j’ai abandonné mon fils, je n’aurais pas du, il aime tellement la mer… Et puis vient la délivrance : l’adorable enfant se mue d’un coup en Antéchrist, donne des coups de pieds à sa mère et se met à hurler qu’il aime pas la banane.

Ouf. J’ai bien failli regretter de partir seule.

mardi 13 mai 2008

Le rouleau du printemps

Je vous sens exaspérés.

15 jours sans une seule ligne. Ca y est, c'est la mort de ce blog. Zaza a égaré son cerveau, son inspiration et vous vous demandiez s'il n'était pas temps de trouver un autre moyen de divertissement pour assaisonner votre déjeuner-sandwich-devant-l'ordinateur.
Mais voyez-vous, le printemps est une période que je redoute encore plus que les cheveux blancs et la cellulite (j'en ai pas, cherchez pas).

Pour vous tous, cette soudaine canicule est synonyme de terrasses ensoleillées, de ballades bucoliques en tongs, de pique-niques pantagruéliques, de barbecues improvisés avec une boîte de sardines, de jardins fleuris... Bref, un petit aperçu des vacances où jeunes femmes épanouies se balancent en mini-jupe et jeunes hommes bien bâtis osent le marcel mouillé.

Je le vois bien sur vos visages radieux et cramoisis : vous aimez le printemps.

Et bien pour ma part, cette saison marque le début d'une lente descente aux enfers. L'enfer de l'allergie. Parce que le pollen et moi, on est pas copains. Mais alors pas copains du tout. Et les symptômes sont d'une rare violence.

Il m'est impossible d'aligner 3 mots sans éternuer et asperger mes interlocuteurs de quelques restes de nourriture projetés à leur visage à 300 km/h. Mes narines ressemblent à 2 geysers en activité, je passe mes journées à éponger ce flux incessant et tout ce qui se trouve à portée de main y passe : mouchoirs, sopalin, nappe, torchon, T-shirts du panier à linge sale, PQ (de là à me planter 2 tampax dans les narines, il n'y a qu'un pas à faire....). Je passe mon temps à me démanger les yeux rougis par tant de haine, en perd mes lentilles au passage pour au final me retrouver tel un lapin myope et albinos, errant dans la rue à la recherche d'un endroit climatisé.

Avant donc d'être maman, je passais ainsi mes semaines enfermée à double tour, agonisant dans mon lit au mileu d'un amas de mouchoirs sales, shootée aux antisthaminiques qui m'abaissait à l'état de légume, incapable d'avoir une vie sociale normale et priant le ciel d'abréger mes souffrances en déversant quelques gouttes de pluie.

Or, Nain, quand il fait beau comme ça, il en peut plus. Il VEUT sortir au parc. Nain adore les fleurs, les oiseaux qui chantent, le soleil qui tape, l'ombre des arbres qui ondule et les chiens qui se reproduisent. Et puis surtout, Nain aime bien porter des marcels et faire pipi contre un arbre sans se geler les raflouquettes. Comment résister à un enfant aux yeux remplis d'excitation à l'idée de courir dans la nature? Comment ne pas être attendrie par cette soudaine liberté d'être que procure les premières chaleurs printanières? Comment voulez-vous rester au lit à attendre la fin du monde quand votre fils vous saute à pieds joints sur l'estomac?

Je n'ai pas d'autre choix que d'extirper mon corps malade de son écrin à microbes pour lâcher le fauve à l'attaque de la verdure. Et hop, 2 cachets avalés en vitesse, un coup de blush sur la patate cramoisie qui me sert de nez, 4 paquets de mouchoirs dans le sac, pshhit-pshhit du sinomarin dans les naseaux et me voilà prête à affronter mon pire ennemi.

Vole, vole petit pollen. Savoures tes journées de liberté, tu es définitivement le roi du printemps et le pauvre humain que je suis m'incline devant tant de puissance... mais encore quelques mois et l'hiver arrivera. Et là mon pote, tu vas t'en prendre plein la gueule.

mercredi 30 avril 2008

Junky Mummies

Quand Nain est né, j'ai décidé de l'allaiter.

J'ai donc troqué mes dessous en dentelle avec des playtex brassards taille F "ouverture facile" (si vous ne voyez toujours pas à quoi ca ressemble, ne comptez pas sur moi pour vous envoyer des photos.... cochons...), mes soirées beuveries avec des dîners à l'eau plate et les clopes contre des sucettes au réglisse. Cependant, malgré les bienfaits reconnus de l'allaitement, j'ai quand même arrêté au bout de .... 3 semaines.... C'était plus possible cette vie avec une ventouse de 3 kilos accrochée aux doudounes.... donc, au bout de 3 semaines, j'ai sevré Nain et ma poitrine a retrouvé un aspect à peu près présentable.

Mais ce n'était que le début d'une lente séparation à la fois physique et mentale avec mon fils.

J'aurais pu continuer à le scotcher à ma divine poitrine, rester toute la journée à m'occuper de lui et faire les choses à sa place : Nain serait devenu dépendant de moi à 100% et ça, c'est pas un très bon départ dans la vie, ça peut même durer des années. Donc, très rapidement, j'ai préféré mettre Mari à contribution pour les biberons, placer Nain dans une crèche quelques après-midi par semaine et le laisser faire la vaisselle si tel est son souhait. Oui, parce que au final, notre rôle de parent consiste à rendre nos enfants autonomes si on veut éviter de se les farcir à la maison jusqu'à leur 35 ans...

Bref, à 2 ans et demi, Nain continue son sevrage et s'engage doucement vers la voie de l'indépendance : marcher tout seul, dîner tout seul, faire popo tout seul, s'amuser tout seul, faire chier son monde tout seul, se réveiller à 4h00 du matin tout seul...


Je m'égare...

Le sevrage dans ce sens est assez aisé, c'est dans la nature des choses, mais qu'en est-il de l'inverse? Oui, car voyez-vous, mes premières après-midi de temps libre m'ont laissée dans un profond désarroi. Du début de la grossesse à ses 1 an, j'ai vécu au rhytme de Nain et j'ai radicalement changé mon mode de vie dilué dans l'alcool et le tabac pour son bien. Quand Nain a commencé à aller à la crèche, je l'avoue sans honte, j'errais dans la rue à une distance raisonnable (on ne sait jamais hein? il peut arriver une catastrophe en mon absence, il ne peut définitivement PAS se passer de moi aussi rapidement??!!), je scrutais ma montre en calculant le temps qu'il me restait avant de le serrer dans mes bras et mes virées shopping tournaient principalement autour du rayon puériculture.

Mère admirable et attentionnée peuvent penser les âmes charitables? Et bien non. En fait, j'étais accroc. Accroc à mon fils. Un enfant, c'est comme une drogue dure : on ne peut plus s'en passer et quand on essaye de décrocher, ça vire à l'obsession, on a des moments de panique et d'angoisse, notre esprit acéré détecte la moindre défaillance de son système immunitaire.

Flash back les premiers mois.

Mari : "C'est bon, il est dans son pieu... Tu viens me faire un petit massage?"
Zaza : "Je l'entend pas"
Mari : "Ben, c'est normal.... il dort... Allez, j'enlève ma chemise pour le massage non?"
Zaza : " T'as vérifié s'il respirait?"
Mari, qui reboutonne sa chemise : "Mmm... Je vais checker.... Non ca va..."
Zaza : "Il s'est pas retourné sur le ventre hein? Il a sa tétine? Non parce que tu sais, sans sa tétine, il stressos!"
Mari : "Ecoute, des tétines il en a 15 à portée de bouche, toute stérilisées, donc, ça va aller!! Bon, je te montre où j'ai un noeud dans le dos"
Zaza : " Ha mais non!! J'ai pas le temps de te faire un massage, je dois lui donner le biberon dans 2h00, il faut que je stérilise la bouteille, que je chauffe l'eau au bain-marie et que je sois détendue pour qu'il se sente en sécurité!"
Mari : "............"

Bon, les mois ont passé, on peut dire que je me suis volontairement sevrée pour le plus grand bien de tous, Mari et moi arrivons à dîner en tête à tête sans évoquer Nain plus de 10 minutes, et je ne passe plus mes après-midi de libre chez Gap Kids mais avec mes copines Maman autour d'un bon petit café.

Par contre, vous serez bien aimables de ne pas me demander ce que nous pouvons nous raconter entre mamans... Sinon, nous allons toutes finir en centre de désintoxication....

jeudi 24 avril 2008

Déductions et Equations

Bon, les enfants, apprêtez-vous à faire fonctionner vos méninges, cet article va vous confronter à vos pires souvenirs. Je m'adresse plus précisément aux quiches en mathématiques et vous êtes nombreux...

Comme bon nombre de couples, Mari et moi nous engueulons régulièrement. Ca n'a rien de folichon, mais j'ai constaté que les petits détails de la vie quotidienne étaient le point de départ de nos altercations. En effet, étant mère au foyer, notre maison n'a plus aucun secret pour moi : je connais parfaitement le fonctionnement des appareils ménagers, l'endroit où se trouvent les ustensiles, paperasses en tout genre et ampoules de rechange, les jours bénis où passent les éboueurs et le contenu même du panier à linge (sale ou propre).

Or, il faut bien l'admettre, comme Mari passe toutes ces journées au bureau, il arrive toujours un peu à la maison comme un touriste...

"Où sont les casseroles? Où est mon caleçon rouge avec des nounours que m'a offert Maman à Noël? Comment il marche ce four? Y'a plus de yaourts au soja! Je trouve pas la télécommande! Je donne quoi à Nain pour son goûter? On va dîner chez qui ce soir déjà?"etc...

Je l'avoue sans honte... Ca m'énerve et je ne manque pas de soupirer avec exaspération devant tant d'ignorance. Certes, cela n'a rien de grave au fond et je me contente parfois de hocher la tête en levant les yeux au ciel.
Or, la plupart du temps, j'en viens à faire des déductions-équations qui m'amènent à penser que Mari est un gros boulet, notamment les jours où je suis fatiguée, énervée ou que Nain commence à me les briser sérieux (je parle des nerfs). Et attention, ces jours là, ca peut aller très très vite et ça va chercher très très loin...

Déductions :

a. Mari ne trouve pas les casseroles = il ne fait jamais la cuisine = sa mère ne lui a rien appris
b. Mari ne sait pas où se trouvent ses fringues = il n'a jamais lancé une machine de sa vie = il me prend pour sa boniche
c. Mari ne sait pas comment marche le four = a
d. Mari se plaint de ne pas avoir de yaourts au soja = il ne fait jamais les courses = il me prend pour sa cuisinière (+/- = b)
e. Mari ne trouve pas la télécommande = il ne prend même pas la peine de chercher = c'est un fainéant
f. Mari ignore la composition exacte des repas de Nain = il ne lui a jamais préparé un repas = c'est un gamin
g. Mari ne connait pas notre carnet mondain = il n'organise rien = c'est un attentiste

Calculs rapides :

a+b+c = Mari est un incapable
a+f = Mari est immature
b+e+g = Mari est une grosse moule
Et si on fait a+b+c+d+e+f+g = Mari est un bon à rien qui passe le plus clair de son temps à se faire servir

Déductions-Equations de Mari (formule simplifiée):
Prenez x = nombre infini de jours où je suis fatiguée
Soit (a-z) = toutes les choses que Mari fait de travers et qui me mettent dans des états de nerfs impossibles
x (a-z) = "Ma femme est une vraie casse-couilles"

Mari a beau être un époux attentionné et un père très présent, nos petits tracas quotidiens finissent par prendre des ampleurs faramineuses. On en oublie finalement l'équation la plus importante dans un couple :

1+1 = 3 (ou 4-5-6)
1-1 = 0

En plus, ça fait moins de calculs mentaux à faire...

lundi 21 avril 2008

Plus poche que posh, tu meurs....

Une fois par an, Mari et moi nous accordons une soirée placée sous le signe de l'élégance et de la gastronomie. Une fois par an donc, nous dînons dans un GRAND restaurant. Quand je dis grand, je ne pense pas aux méga cantines Pizza Hut mais aux restaurants multi étoilés-macaronnés-gaultetmillauté qui jalonnent les quartiers chics de Paris. Ces derniers ne manquent pas à Londres non plus et nous avons décidé cette année de tester la énième enseigne d'Alain Ducasse à l'hôtel Dorchester.

Le problème de ce type de restaurant, c'est que malgré son côté exceptionnel, il faut savoir y faire preuve d'élégance naturelle et se fondre discrètement dans le décor tamisé. Or, force est de constater qu'à trop écumer les gastropubs où l'on noit les frites sous des litres de bière et se faire des plateaux repas devant la téloche, nous perdons un peu l'habitude de sortir dans des endroits un peu chics.

Tout d'abord, il faut s'habiller. Veste de rigueur pour les hommes et tongs interdites pour les dames. Ca commence mal. Mari doit remettre son uniforme de travail en week-end et je suis bien obligée de sortir mes talons, sources fielleuses d'entorses mémorables.

Ensuite, dès que nous passons les portes du restaurant ouvertes avec diligence par une bombe atomique de 1,80 mètres, il faut se contenir pour cacher notre super excitation, éteindre de suite l'appareil photo, soutenir avec aisance un port de duchesse et faire comme si nous étions habitués à ce genre de lieu... limite blasés...

Vient le moment où le serveur nous apporte la carte. Nous déglutissons bruyamment les quelques mignardises avalées goulûment comme si on nous avait pas nourris pendant 2 semaines et commençons assidûment la lecture du menu. Et là, c'est le gag. On comprend rien. Mais alors rien du tout. "Braised Halibut, Young hen and crayfish fricassée, abalone of sea urchin"... J'ai bien repéré qu'il y avait aussi du poulet, du boeuf et de l'agneau mais les assaisonnements décrits avec poésie nous laissent dans l'embarras le plus total. Nous sommes donc obligés de faire appel au maître d'hôtel pour qu'il nous explique ce qui va se retrouver dans notre assiette. Las, ses explications nous éclairent à peine et choisissons par mesure de sécurité le menu dégustation et ses différents 8 plats (on prend moins de risques avec de toutes petites portions....).

Cependant, à peine avons-nous eu le temps de souffler avec soulagement que Maître Sommelier nous apporte... la carte des vins... Holalalala... j'ai compté... 31 pages. Oui, oui. 31 pages parmi lesquelles il va falloir choisir LE vin qui va s'accorder à nos plats. A part le sancerre blanc et les vins d'Alsace, honnêtement, je n'y connais rien... Mari non plus... C'est reparti... Nous pointons discrètement le doigt en l'air en fixant désespérément le dit sommelier qui se trouve à l'autre bout de la salle pour qu'il vienne à notre rescousse... Or, comment expliquer à ce brave monsieur que ces conseils forts avisés ne doivent pas dépasser une certaine limite budgétaire sans passer pour des ploucs?? Nous finissons par acquiescer niaisement sur une bouteille dont je tairai le prix par décence.

La ronde des plats commence et un festival de saveurs explose dans nos papilles. Un délice. Nous nous extasions à chaque bouchée (pleine) : "Chroumph. Chroumph. Ch'est une tuerie cheu machin! Ch'est quoi déjà?". Conscient qu'il a à faire à de fins grastronomes, le serveur ne manque pas de venir s'enquérir de notre estomac tous les quarts d'heure... "Everything is all right?" "Echêêêllent! Chank you!".


Nous gardons notre dignité tout au long du repas en lorgnant très discrètement sur les assiettes de nos voisins, mais au bout du 5ème plat, le verdict tombe déjà.

Mari : "Pfiou... Normalement, un bon vin, tu dois pas le sentir passer..."

Zaza : " M'en parle pas... Je crois que je suis déjà bourrée..."

Mari : "Pareil"

Zaza : "En plus, il faut que j'aille aux toilettes... C'est où?"

Mari : "..."

Zaza : " 'Tain! T'es un vrai lâcheur toi!"


Je me dresse sur mes talons en priant le ciel de ne pas me gauffrer sur un serveur et m'enquérit de l'endroit où on se lave les mains après avoir fait popo... "Alors, vous sortez sur votre droite, après 40 mètres, vous tournez sur votre gauche, puis vous descendez quelques escaliers et ce sera la 3ème porte à droite" me répond l'hôtesse avec un large sourire. Impossible de reculer, va falloir que je me tape tout le hall de l'hôtel sans que mon ébriété se voit.... Hin, hin, hin...

Comme deux pochetrons, nous terminons notre menu dégustation en riant grassement; Mari vérifie au moins pendant 10 minutes l'addition avant de lâcher la CB au serveur qui attend dans son dos et nous ne manquons pas de nous engueuler sur qui doit remplir la fiche d'évaluation donnée en fin de repas. De vrais ploucs.

J'ai toujours l'impression que, malgré tous nos efforts que nous déployons pour nous tenir correctement, nous donnons l'impression de 2 pavés balancés dans de la soupe au caviar; mais ces grands restaurants sont avant tout un hymne à la gloire de la bonne bouffe et nous préférons en jouir avec une délectation outrancière.

Ripaillons amis lecteurs malgré l'ivresse et promis, l'année prochaine, je fais péter l'appareil photo pour vous faire partager ce qu'il y aura dans mon assiette!